Les infections de l’enfance
Les infections respiratoires et ORL (rhinopharyngites, bronchites, otites, angines) concernent tous les enfants. Elles représentent 80 % des motifs de consultation dans la tranche des 0-6 ans. Parce que son système immunitaire est innocent et encore en cours de maturation, il est normal que le jeune enfant multiplie les petites infections : il traverse ainsi en moyenne 7 à 10 épisodes de rhinopharyngites par an.
En stimulant le système immunitaire, les infections contribuent à sa maturation progressive, qui s’effectue en moyenne jusqu’à 6 ans. Concrètement cela veut dire que les maladies courantes ne sont pas nocives, les études démontrent au contraire qu’elles contribuent au renforcement des défenses immunitaires, un peu comme l’entraînement, pour un sportif. L’enfant étant plus à même de se défendre face à ces agents pathogènes, ces infections se raréfient progressivement.
Les antibiotiques : une réponse souvent inadaptée aux infections respiratoires
Les antibiotiques sont inefficaces contre les infections virales. Or, les infections respiratoires sont dans 70 à 90 % des cas d’origine virale. C’est le cas par exemple de 7 angines sur 9.
Dans le cas d’infections bénignes, les antibiotiques sont inutiles parce que ces infections prendront fin naturellement au terme de quelques jours. L’organisme fabrique des anticorps et des cellules de défense qui attaquent le microbe responsable de l’infection. La guérison est l’issue naturelle.Faire face aux infections de l’enfance : patience, confiance et vigilance
Faire preuve de patience en l’absence de signes inquiétants
(comme fièvre élevée, somnolence, pleurs ou maux de tête intenses, vomissements, gêne respiratoire) et attendre que la maladie et ses premiers symptômes se développent sont, à ce stade, la meilleure attitude.
Consulter n’est pas toujours nécessaire : la médecine parle « d’histoire naturelle des maladies » elles doivent suivre leurs cours, passer par des étapes nécessaires pour parvenir à la guérison. Les symptômes (fièvre, toux, écoulement nasal,…) ne témoignent le plus souvent que de la mise en route des mécanismes de défense immunitaire de l’organisme, qui réagit et combat l’infection.
Quand vous consultez, la non-prescription d’antibiotiques est un choix thérapeutique de la part de votre médecin.
Cette décision prend en compte le bénéfice santé de votre enfant sur le long terme. Votre médecin estime que les défenses immunitaires de l’enfant viendront d’elles-mêmes à bout de l’infection. De même, la prescription d’autres médicaments peut ne pas être nécessaire.
N’hésitez pas à poser des questions à votre médecin, à lui faire part de vos inquiétudes pour mieux comprendre le diagnostic, l’évolution de la maladie et de ses symptômes, et l’éventuelle prescription. Quand il prescrit des antibiotiques à votre enfant, c’est qu’il le juge nécessaire pour faire face à l’infection bactérienne. Respectez la prescription…
La grande majorité des infections de l’enfance guérissant spontanément au bout de quelques jours, le but du traitement est de réduire l’intensité des symptômes. Des gestes simples, de bon sens, peuvent contribuer à soulager l’enfant et l’aider à patienter. La douleur, la fièvre, la gêne respiratoire sont les principaux symptômes sur lesquels vous pouvez agir.
Pédiatre service de Microbiologie – Créteil
Conférence de Presse – Paris – Le 19/09/2003
Les petits gestes qui améliorent le confort
• Apprenez à votre enfant à se moucher, de préférence
avec des mouchoirs jetables.
• Pratiquez fréquemment le lavage de nez, notamment
chez le jeune enfant, en cas d’obstruction nasale.
• Faites baisser la fièvre en donnant des antipyrétiques
(paracétamol notamment).
• Aérez la chambre de votre enfant, humidifiez l’atmosphère
si elle est trop sèche.
• Pour les nourrissons : pensez à les découvrir en cas de fièvre.
• Proposez souvent de l’eau à boire.
Vigilance, quels signaux d’alerte ?
Les symptômes suivants doivent conduire à une consultation rapide :
• Fièvre élevée
• Somnolence
• Gêne respiratoire
• Maux de tête intenses
• Vomissements
• Pleurs intenses et inexpliqués
Les symptômes comme l’écoulement nasal et la toux, lorsqu’ils se prolongent sans tendance à l’amélioration au-delà de 10 jours, doivent conduire à une consultation.
Des réflexes simples pour prévenir les infections
• Apprendre à l’enfant à se laver les mains avant les repas, après la visite aux toilettes … mais sans tomber dans l’excès inverse du tout hygiène. L’organisme a besoin d’être en contact régulier avec la flore bactérienne des habitations, ce qui « l’entraîne » contre des infections bactériennes pathogènes.
• Vacciner l’enfant sur les indications du médecin contre la rougeole, la rubéole, la coqueluche, la diphtérie… et ce dès son plus jeune âge. Il est démontré que les enfants vaccinés portent moins de souches résistantes que les enfants non vaccinés.
Antibiotiques : vérité et idées reçues
VRAI
• Les antibiotiques sont efficaces contre les infections bactériennes.
• lls sont inefficaces contre les infections virales.
• 7 angines sur 9 sont d’origine virale.
FAUX
• Les antibiotiques sont toujours efficaces contre la fièvre et la toux.
• Un enfant sous antibiotiques n’est plus contagieux.
• Les antibiotiques préviennent toujours des complications.
La fièvre :
– Pour un enfant de moins de 3 mois, toute fièvre doit mener à la consultation.
– Une fièvre à 40° : consultation le jour même.
– A 39° : on peut attendre le lendemain.
– Fièvre modérée : on consulte si elle persiste au-delà de 3 jours.
« Maladies infectieuses de l’enfant,
Diagnostic et traitement » – 1998