Le Muséum de Besançon s’est engagé depuis de nombreuses années dans la conservation ex-situ (« hors de la nature ») de diverses espèces de lémuriens. Sur les quatre espèces qu’il présente, trois se sont déjà reproduites avec succès.
Certaines de ces espèces sont si rares dans la nature que le travail de conservation réalisé par le Muséum est d’une importance considérable sur le plan de leur sauvegarde.

Le Muséum de Besançon abrite en particulier un couple de grands hapalémurs (Hapalemur simus) et un autre de propithèques couronnés (Propithecus verreauxi coronatus). Ces deux espèces comptent chacune moins d’une trentaine d’animaux en captivité dans le monde et sont classées en danger critique d’extinction. Le Muséum de Besançon est le seul établissement à les présenter simultanément.

La naissance exceptionnelle à Besançon le 18 mai dernier d’un Grand Hapalémur est un formidable espoir pour cette espèce au bord de l’extinction. C’est la cinquième naissance enregistrée à Besançon dont la dernière, une femelle, remonte à 2010.
Cette nouvelle naissance est d’autant plus exceptionnelle que les parents du père, Raphaël, étaient les derniers individus captifs à être issus du milieu naturel. C’est ainsi du sang neuf qui est apporté à la population en captivité, gage de pérennité de l’espèce par le maintien d’une population génétiquement viable.

La mère, Sorja, née en 2000 au Zoo de Vincennes, a quant à elle été délaissée par sa propre mère et élevée au biberon (elle reste le premier et le seul Grand Hapalémur élevé à la main en captivité).
Malgré cela, elle s’est révélée être une excellente mère et s’est toujours occupée seule de ses petits.
C’est la troisième fois qu’elle se reproduit, mais la première fois avec Raphaël qui l’a rejointe à Besançon en 2010. Elle est aujourd’hui considérée comme la meilleure reproductrice pour la population captive du Grand Hapalémur.
Les visiteurs peuvent voir Sorja la maman et son petit lové sur son ventre, dans leur enclos situé dans le fossé des primates ou dans leur abri bénéficiant d’une grande baie vitrée. Le bébé, dont on ne connaît pas encore le sexe, restera accroché à sa mère jusqu’à l’âge de 2 mois environ.

Cette naissance intervient dans le cadre d’un programme d’élevage européen de sauvegarde d’espèces menacées (EEP) sous l’égide de l’EAZA (Association Européenne des Zoos et Aquariums).