
Claude Lornet : A la fin du 19ème siècle, les préfectures et sous-préfectures étaient reliées par un réseau d’intérêt général. Les grandes zones rurales, jusque là éloignées de ce réseau, ont alors réclamé des liaisons. Les CFD, dont la création des lignes était gérée par le Conseil Général, ont donc fait partie de ces tranches de chemin de fer qui ont irrigué la majorité des cantons de France. Quant au Tacot, nom courant du train, il reste l’emblème de cette époque.Le Mag : Quel impact ces aménagements ont-ils eu sur la société ?
Claude Lornet : Ils ont marqué une révolution importante dans la vie sociale et économique des zones rurales, en participant à leur désenclavement. Ils facilitèrent grandement l’accès aux services administratifs et sanitaires offerts dans les villes et ont favorisé l’essor du commerce et de l’artisanat. Cependant, outre le regain d’intérêt suscité par le Tacot durant la 2ème Guerre Mondiale, celui-ci est progressivement décrié. Les cheminots, dévoués à leur compagnie et fiers de la servir, ont beaucoup soufferts du regard condescendant de la société pour laquelle la voiture était devenue la reine.

Comment pourriez-vous définir le projet à l’origine du Musée du Tacot ?
Claude Lornet : J’ai passé mon enfance et mon adolescence dans cet univers, entre rails et aiguillages, assistant les mécanos et les receveuses. Dès 1953, lors de la fermeture de la dernière ligne des CFD, j’ai commencé à regrouper toutes sortes d’objets et de photographies qui se rapportaient au Tacot. D’autant plus qu’en 1949 les archives départementales liées au Tacot avaient disparu dans un incendie. En 1983, nous avons organisé avec quelques amis une fête en l’honneur des traminots. A cette occasion, nous avons exposé dans mon atelier d’ébéniste à Cléron notre collection. Nourrie de trouvailles et de dons, elle s’est enrichie en 2003 d’un circuit présentant la maquette au 1/5 d’un autorail. A l’heure actuelle, la fédération qui gère ce patrimoine compte environ 75 adhérents, dont quelques membres actifs qui m’accompagnent dans la gestion des tâches quotidiennes.Le Mag : Comment concevez-vous l’avenir de ce projet ?
Claude Lornet : Nous constatons d’une part un intérêt croissant pour ce passé local. D’autre part, la politique actuelle du Conseil Régional en faveur du TER participe à la redynamisation du transport ferroviaire. Certains exemples, dont celui de la réhabilitation à des fins touristiques de La igne des Hirondelles dans le Jura, nous amènent à dessiner un nouveau projet d’envergure. Notre objectif restant : réhabiliter l’image du Tacot.
Les projets actuels de développement du Musée du Tacot ainsi que les responsabilités assumées par Claude Lornet, dont la présidence du SIVOM du Canton d’Amancey jusqu’en 2001, et celle de la Chambre de Métier du Doubs de 1989 à 1992, ou encore ancien maire de Cléron, en font sans aucun doute un acteur incontournable de la vie économique et touristique locale.
Anecdote langagière…
Le terme de Tacot vient du bruit répétitif de la roue qui cognait contre les joints du rail, autrement dit le tacotac.
Du TER au Tacot : il n’y a qu’un rail !
La décentralisation, qui a pris effet le 1er janvier 2002, concerne entre autre le transfert des compétences du transport régional de voyageurs. Ce vaste domaine comprend les investissements en matière de matériels et d’infrastructures mais également la qualité du service, la gestion des tarifications régionales et l’information aux usagers. Le Train Express Régional (TER) s’annonce comme un des fers de lance de la politique régionale en matière de transport.
Si la décentralisation permet aujourd’hui aux régions de mener de façon autonome une véritable politique des transports et de la rendre visible, les affectations budgétaires de l’Etat ne suffisent pas à couvrir les dépenses engendrées. La contribution de la région concernant le fonctionnement des TER s’est élevée, pour l’année 2004 à 48,5 millions d’euros. Le vote récent du budget 2005 au Conseil Régional a alloué la somme de 50 millions d’euros pour l’année en cours. La mise en place de tarifications régionales (Universi’TER pour les étudiants, Activi’TER pour les trajets professionnels, Visi’TER pour favoriser le tourisme ferroviaire…) a nécessité un effort financier de 3,2 millions d’euros pour 2004 contre 5 millions en 2005 .
La réorganisation des dessertes et les changements d’horaire provoquent rapidement de nouveaux comportements de la part des usagers. C’est ainsi que la SNCF peut mesurer la pertinence de ses actions. A titre d’exemple, les réaménagements réalisés en 2002 sur le trajet Besançon / La Chaux-de-Fond ont engendré une augmentation des recettes de 40%, et de 23% sur la ligne du Revermont. Ces progressions confirment les résultats d’un récent sondage affirmant un réel intérêt des usagers pour les transports en commun dès lors que ceux-ci sont adaptés à leur besoin.
Cette politique ferroviaire a pour objectif de désengorger les axes routiers et l’entrée des grandes agglomérations en proposant des alternatives à l’usage de la voiture. Elle participe également au désenclavement des zones rurales en jouant sur la complémentarité des différents moyens de transport (trains et bus). Ainsi, la tarification multimodale permet le passage d’un réseau ou d’un mode de transport à un autre. A titre d’exemple, un voyageur peut se rendre de Lure à Besançon à l’aide de son seul billet SNCF.
Par ailleurs, les concertations organisées en Franche-Comté attestent de la volonté de proximité du Conseil Régional vis-à-vis des clients actuels et potentiels de la SNCF. En décembre 2004, Raymond Forni, Président de la Région Franche-Comté, invitait tous les acteurs locaux du transport à une table ronde sur les perspectives du TER. De plus, quatre réunions publiques auxquelles sont invités élus, associations d’usagers, entreprises et particuliers, sont planifiées tout au long du mois de mars 2005, afin de discuter du réaménagement de la ligne Saône-Doubs. Cette ligne, épine dorsale de toute la région, représente un enjeu régional et trans-régional important : non seulement elle traverse la Franche-Comté (Belfort – Dole), mais de plus, elle la relie à la Bourgogne (Dole – Dijon). Prendre en compte les attentes locales, c’est avant tout répondre de façon précise et adaptée aux besoins des usagers.
Besançon Viotte : Gare SNCF Viotte
Besançon : Gare SNCF de la Mouillère
Besançon : Boutique, 44 Grande Rue
Saint-Vit : Gare SNCF
Frasne : Gare SNCF
Pontarlier : Gare SNCF
Baume-les-dames : Gare SNCF
Morteau : Gare SNCF
Maîche : Point de vente SNCF, Office du Tourisme
