L’histoire d’une passion…

Lucile Jeunot, animatrice saisonnière au Dino Zoo de Charbonnières-les-Sapins est une passionnée de préhistoire mais plus encore d’archéologie et cela depuis l’enfance. A ce propos, elle est par ailleurs doctorante, sa thèse portant sur “Les territoires et monnayages gaulois en Séquanie”...

 

C’est après avoir suivi une formation en Dordogne que Lucile décida de se lancer dans l’animation : “Le contact avec le public me plait beaucoup” dit-elle souriante, “J’ai besoin que les gens me posent des questions, qu’ils soient amènés à réfléchir, je n’aime pas déverser ma culture sans que cela ne soit attractif, pas envie de livrer du prêt à consommer ; je veux faire en sorte que ce soit à la fois ludique et pédagogique afin que les personnes décèlent, un peu, ce que pouvait être les conditions de vie d’un homme ou d’une femme dans un monde aussi hostile que celui de la préhistoire.”

Lucile n’est pas spécialiste des animaux préhistoriques, elle anime plutôt des ateliers d’allumage de feu, de tir au propulseur et d’art pariétal. “Ce que je montre lors de mes interventions représente une période de 25 000 à 20 000 avant Jésus-Christ. C’est, en fait, la période de Cro-Magnon, des premières grottes ornées qui figuraient essentiellement des animaux, quelques très rares scènes de chasse, des mains qui pourraient faire penser à un langage et des vulves symboles de fertilité.”

Mlle Jeunot est effrayée par les inepties que l’on trouve dans certains livres, de ce que l’on a raconté à l’école et que l’on raconte encore. Alors, elle souhaiterait corriger un tant soit peu cela par le biais de ses animations “On dit que les hommes préhistoriques faisaient du feu en frappant des silex, c’est totalement faux. Cela plaît beaucoup aux enfants et aux adultes de connaître “le vrai” et ils sont très réceptifs, d’autant qu’ils peuvent s’y essayer eux-mêmes.” La jeune femme déplore également le fait que les archéologues et les paléontologues ne vulgarisent pas assez leurs découvertes et que, de facto, le large public stagne sur des préjugés qui n’ont plus lieu d’être.

“J’aimerais que la science de l’homme, nos racines soient mieux connues de tous. J’essaie, par exemple, de faire comprendre que l’homme préhistorique n’était pas plus bête que nous, peut-être même plus intelligent parce que lui devait utiliser son cerveau à 100 % pour aller de l’avant, survivre. Tandis que nous, on s’en remet à la technologie et on se laisse vivre.”
Même si les sources de l’humanité auront toujours une part de mystère, rien ne vous empêche d’aller jeter un œil du côté de la préhistoire…
Contact : (33).03.81.59.27.05
Jérome Colantuono
le 01 août, 2004
Connectez-vous pour commenter